Aujourd'hui, ma grande copine MadameNi m'a cédé la plume.
Parce que j'ai le blues...
Voilà mon histoire.
I was born in 2001... d'une mère poilue et d'un père inconnu. J'ai grandi auprès de ma génitrice et notre large famille, j'ai gambadé dans les prés, la nourriture était bonne et abondante.
Très rapidement, MadameNi nous a ouvert sa porte et sa cuisine...
Grâce à elle, je suis devenu un grand jeune homme, rondelet en hiver, svelte au printemps.
Je me suis éloigné de ma mère et j'ai passé mon adolescence auprès de Yellow qui avait de la bouteille et m'a appris les ficelles de la vie.
Bon, Yellow m'a un peu laissé tomber il y a deux ans, occupant le canapé de MadameNi... il a su y faire, le bougre.
Moi, je suis resté fidèle au jardin et j'y ai rencontré l'amour en la "personne" de la petite Mâ. Bon, OK, je ne vous cache pas qu'elle est certainement ma tante ou ma cousine, mais nous n'avons que faire de la consanguinité puisque notre projet n'est pas de nous reproduire.
Alors avec Fanny et Bulle-Bulle, nous formons un fabuleux quatuor (pardon Yellow de ne plus te compter comme membre de notre clan à part entière)... et nous adorons chercher des noises à Léo... même si nous sommes tous de la même famille.
La vie s'écoulait tranquillement, au soleil, sur les chaises-longues en été, au chaud dans le foin durant l'hiver. Car oui, notre maison, notre port d'attache, restait tout de même la Ferme. Nous y sommes tous nés, ou presque. Il y avait bien 2 ou 3 pièces rapportées qui y avaient quelques privilèges, ce qui nous confèrait un certain anonymat, mais nous y étions cependant bien accueillis. Les souris abondaient dans le foin, la présence de congénères et de chiens nous assuraient de l'eau fraîche en permanence et quelques restes de pâtée les jours où MadameNi nous oubliait un peu.
Oui, la vie était plutôt belle.
Mais ça c'était jusqu'à jeudi dernier... jour funeste où un grand danger nous a tous fait fuir et nous camoufler durant de longues heures. Une grande activité nous a empêchés d'approcher notre point de chute durant plus de 2 jours. Heureusement, MadameNi a continué de remplir la gamelle de son jardin que nous visitons tous à de nombreuses reprises dans la journée.
C'est devenu notre quartier général et chacun notre tour, nous y avons apporté les informations glânées ça et là... et les nouvelles n'étaient pas bonnes. Notre maison est détruite, notre port d'attache n'est plus qu'une ruine.
Finies l'eau fraîche et les souris, fini le foin qui nous donnait une si bonne odeur. Tout n'est que cendre et carbone, nos poumons respirent une odeur âcre, nos pattes sont grises suite à notre visite des lieux.
Alors depuis ce drame, j'ai le blues. Nous avons tous le blues. Nous errons telles des âmes en peine, nous traînons notre déprime dans les jardins voisins...
MadameNi a bien constaté notre amaigrissement rapide et elle a doublé les quantités et la qualité des rations, mais la tristesse reste.
Tout chats que nous sommes, notre coeur est malade, notre insouciance s'est envolée... et je pense que nous traînerons longtemps notre nostalgie de ce bel endroit.
Le Petit,
Chat de Ferme véritable, sans abri, squatteur du jardin de MadameNi
Chat de Ferme véritable, sans abri, squatteur du jardin de MadameNi
4 comments:
Ooooooooooooooh, c'est triste :(
Oh!
C'est trop bien raconté, c'est trop beau, c'est trop triste!
Je crois que je vais verser ma petite larme.
Coucou la maman helvète, et tes enfants pas trop flippés ? Et toi ?
J'ai lu le récit de l'incendie, ça m'a impressionnée. Là où j'habitais juste avant, il y avait souvent des incendies dans les immeubles, ça me faisait peur.
Tu dors comment, maintenant, tu récupères un peu ?
bisous et courage.
Pauvres chats! Mais oui Lutecemoman a raison, et vous, les humains?
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