Thursday, July 24, 2008

Encore une histoire de campagne... (glauque)

OK, vous le savez tous, je vis à la campagne. Mais pas tant que ça finalement, car même si notre maison est située dans la verdure à la limite de l'agglomération, notre petite ville compte tout de même près de 13'000 habitants.
Mais quand on vit à proximité d'une grande ville suisse, la moindre banlieue prend des allures campagnardes.
Et parfois, vivre à la campagne, c'est flippant.


Je l'ai constaté lors du fameux incendie qui a frappé notre vis-à-vis tout récemment. Quand j'ai rappelé les pompiers, 10mn après mon premier appel, m'inquiétant de la lenteur de leur intervention, on m'a répondu: "Oh mais c'est que c'est loin V... !"
Ah ben oui, c'est loin... du centre de la grande ville.

Et aujourd'hui, rebelotte.
Un pauvre gars circulant en scooter s'est fait télescoper par un bus à 10 mètres de moi. Malgré la faible vitesse des deux véhicules, la personne a littéralement volé à travers la chaussée, et s'est immobilisé à mes pieds. Choquée, je me suis précipitée sur lui en hurlant autour de moi: "Appelez le 144! Appelez le 144!".
Le chauffeur du bus a utilisé sa radio pour appeler les secours.
Assez rapidement, des automobilistes m'ont prêté main forte, surtout un médecin et un pompier volontaire. Je n'ai eu donc qu'à tenir compagnie au blessé et lui parler pour le tenir bien éveillé. Par chance, ses blessures semblaient peu graves, mais évidemment, nous l'avons tenu immobilisé au sol, à même le bitume, en plein soleil, en attendant l'ambulance et la police, encore...
et encore...
et encore...

durant 30 minutes!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!


Le gars n'en pouvait plus!
A l'arrivée des secours, je me suis permis de leur faire remarquer que nous les avions attendus longtemps.
"Oh mais c'est que c'est loin V... !"


Une voiture de police est arrivée encore plus tard:
"Oh mais c'est que c'est loin V... !"


Ah oui... c'est loin V...
C'est vrai qu'une petite ville de près de 13'000 habitants, c'est la campagne, la banlieue de la grande ville. Donc inutile de disposer de secours pouvant intervenir rapidement. Inutile de disposer d'une brigade de police pouvant intervenir en moins de 30mn.
Je suis gravement en colère, là!


Donc je vous préviens, si vous vivez en campagne genevoise (parce qu'il faut bien dénoncer un peu, non?), essayez de ne pas vous retrouvez gravement en danger... ou prévoyez de survivre 30mn au moins.



PS: Je vous rassure, notre pauvre blessé, bien que choqué et malgré le côté impressionnant de sa chute, ne semblait pas être gravement atteint. Il voulait même se relever, ce que nous lui avons évidemment interdit. Je prendrai des nouvelles dans quelques jours.


.

Friday, July 11, 2008

Logique de la langue française selon Tintin

J'adore les petits mots d'enfants.
On se souvient du "chameaudère" de PetitSim, du "dé-monter" de Tintin (pour monter/descendre les escaliers), de la conjugaison made in Tintin ("je suistais" à la place de "j'étais").
Ces petites inventions nous rappellent que la langue française n'est pas toujours d'une logique exemplaire.


Alors en voilà d'autres:

Le sujet de prédilection de mes enfants en ce moment, ce sont les pirates. Chapeau de pirate, épée de pirate, drapeau de pirate, bateau de pirate... on n'entend que cela!
Et sur un bateau de pirates, il y a des canons.
- "Mais maman, comment ça marche un canon? à quoi ça sert? et ces grosses boules, là, qu'est-ce qu'on en fait?"
Donc voilà, j'ai expliqué qu'un canon servait à PROJETER des boulets sur une cible, sans trop entrer dans des détails que je ne maîtrise pas.

Le lendemain, Tintin reprend son jeu là où il l'avait laissé. Pirates, chapeau, épée, drapeau, bateau... et canon.
- "Maman, le canon a PROLANCÉ un boulet sur un autre bateau!"




Le même soir, Tintin toujours, feuillette l'imagier de l'alphabet.
A la lettre F, on peut voir tout un tas d'illustrations de mots commençant par la lettre F, parmi elles, une Fusée qui s'envole vers un astre stellaire quelconque, une planète quoi.
Avec son père, il déclame:
Fée
Fantôme
Fourmi
...
Fusée
Flanète



Tintin et PetitSim sont de grands fans de Scooby-doo... moi beaucoup moins, mais leur père a trouvé que ce programme était des plus sympa le samedi ou dimanche matin, pendant ma grasse matinée ;). Du coup, ils ont reçu un DVD: "Scooby-doo au pays des pyramides".
C'est bien d'apprendre l'histoire et la géographie avec Scooby... les enfants sont réceptifs.
A présent, ils savent que chez les Égyptiens, les morts vivent très longtemps (si si!), que tout peut s'écrouler sans que les pyramides bougent d'un pouce, que Scooby est la réincarnation d'un Dieu quelconque, et que la grande statue à tête d'humain et corps de lion est "le Sphinx déguisé" himself ;).
(pour votre culture, cette grande et belle statue, taillée dans un seul gigantesque bloc de roche se nomme "Le Sphinx de Gizeh" (prononcer "guizé")).


.

Thursday, July 03, 2008

I "cat" the blues...

Salut la foule.
Aujourd'hui, ma grande copine MadameNi m'a cédé la plume.
Parce que j'ai le blues...

Voilà mon histoire.

I was born in 2001... d'une mère poilue et d'un père inconnu. J'ai grandi auprès de ma génitrice et notre large famille, j'ai gambadé dans les prés, la nourriture était bonne et abondante.
Très rapidement, MadameNi nous a ouvert sa porte et sa cuisine...
Grâce à elle, je suis devenu un grand jeune homme, rondelet en hiver, svelte au printemps.
Je me suis éloigné de ma mère et j'ai passé mon adolescence auprès de Yellow qui avait de la bouteille et m'a appris les ficelles de la vie.
Bon, Yellow m'a un peu laissé tomber il y a deux ans, occupant le canapé de MadameNi... il a su y faire, le bougre.
Moi, je suis resté fidèle au jardin et j'y ai rencontré l'amour en la "personne" de la petite Mâ. Bon, OK, je ne vous cache pas qu'elle est certainement ma tante ou ma cousine, mais nous n'avons que faire de la consanguinité puisque notre projet n'est pas de nous reproduire.

Alors avec Fanny et Bulle-Bulle, nous formons un fabuleux quatuor (pardon Yellow de ne plus te compter comme membre de notre clan à part entière)... et nous adorons chercher des noises à Léo... même si nous sommes tous de la même famille.

La vie s'écoulait tranquillement, au soleil, sur les chaises-longues en été, au chaud dans le foin durant l'hiver. Car oui, notre maison, notre port d'attache, restait tout de même la Ferme. Nous y sommes tous nés, ou presque. Il y avait bien 2 ou 3 pièces rapportées qui y avaient quelques privilèges, ce qui nous confèrait un certain anonymat, mais nous y étions cependant bien accueillis. Les souris abondaient dans le foin, la présence de congénères et de chiens nous assuraient de l'eau fraîche en permanence et quelques restes de pâtée les jours où MadameNi nous oubliait un peu.

Oui, la vie était plutôt belle.
Mais ça c'était jusqu'à jeudi dernier... jour funeste où un grand danger nous a tous fait fuir et nous camoufler durant de longues heures. Une grande activité nous a empêchés d'approcher notre point de chute durant plus de 2 jours. Heureusement, MadameNi a continué de remplir la gamelle de son jardin que nous visitons tous à de nombreuses reprises dans la journée.
C'est devenu notre quartier général et chacun notre tour, nous y avons apporté les informations glânées ça et là... et les nouvelles n'étaient pas bonnes. Notre maison est détruite, notre port d'attache n'est plus qu'une ruine.
Finies l'eau fraîche et les souris, fini le foin qui nous donnait une si bonne odeur. Tout n'est que cendre et carbone, nos poumons respirent une odeur âcre, nos pattes sont grises suite à notre visite des lieux.

Alors depuis ce drame, j'ai le blues. Nous avons tous le blues. Nous errons telles des âmes en peine, nous traînons notre déprime dans les jardins voisins...
MadameNi a bien constaté notre amaigrissement rapide et elle a doublé les quantités et la qualité des rations, mais la tristesse reste.
Tout chats que nous sommes, notre coeur est malade, notre insouciance s'est envolée... et je pense que nous traînerons longtemps notre nostalgie de ce bel endroit.


Le Petit,
Chat de Ferme véritable, sans abri, squatteur du jardin de MadameNi


Le Petit, au temps de l'insouciance



.