J'ai toujours pensé que ses remarques étaient dues à sa méconnaissance de la chose.
Cette femme, mariée à 21 ans, mère à 22, qui a quitté son travail le jour de son mariage et n'a plus travaillé jusqu'à aujourd'hui, ne sait pas ce que c'est de concilier une vie de femme professionnellement active et de maman.
Non, elle ne peut pas se rendre compte... alors les remarques fusent, à propos des unes et des autres... C'est rarement positif, encore moins admiratif...
A l'entendre, les mères se doivent d'être là, tous les jours sans exception, pour nourrir leur progéniture, l'accueillir au retour de l'école, la border, la bercer.
Elle, qui a plus d'une fois montré ses signes d'agacement, a déjà oublié ce que signifiait être mère...
Elle qui, je ne sais par quelle stupide conviction, a complètement enterré sa vie de femme, ne peut comprendre.
Et pire encore, elle a si bien occulté tout cela qu'elle étend son incompréhension aux femmes au foyer, à ces mamans qui ont choisi de rester à la maison pour accomplir la difficile tâche de tenir un foyer et élever leurs enfants, à plein temps.
Mais a-t-elle donc oublié ces repas folkloriques, les heures de coucher élastiques, les visites au supermarché hystériques.
Comment a-t-elle pu oublier que le temps file vite et que non, une maman au foyer n'a pas le temps de TOUT faire?
Je me posais la question un matin en revenant de chez le garagiste, filant vers le supermarché, tentant de me souvenir que je devais passer par la bibliothèque, et m'assurant que j'aurais juste le temps d'aller laver la voiture avant de mettre en route le déjeuner et ouf, il serait déjà l'heure d'aller chercher les enfants... (et j'avais encore mille choses à faire qui resteront en attente...)
Et j'ai été peinée que ma mère soit si peu compréhensive parfois.
3 comments:
Ta mère a l'air d'avoir la mémoire courte... à moins qu'elle ne fasse volontairement l'autruche, un genre de déni ??
Non, on ne les changera pas. Mais nos mères sont d'une époque où tout n'était pas gagné pour une femme et où le droit de s'écouter était inexistant. D'où probablement une certaine frustration en nous regardant mener nos barques familiales à nos manière, que certaines traduisent par une désapprobation que j'assimile à un réflexe de d'auto-défense.
De plus, je suis arrivée à une hypothèse en discutant avec d'autres copines jeunes maman. Nos mères quand elles le sont devenues, on dû faire appel à leur propres mères pour apprendre a s'occuper d'un bébé, puis d'enfants.
Notre génération est hyper informée, en comparaison, et nous avons de moins en moins besoin de nous tourner vers nos mères pour un soutien dans l'éducation de nos enfants. Pire encore, nous nous employons souvent à ne surtout pas reproduire leurs façon de faire. Pas facile pour une mère de ne plus être la référence.
Ceci dit, j'ai l'air de la ramener avec ma morale à deux balles, mais je pique des crises après chaque séjour de ma mère à la maison ;-) J'ai compris le mécanisme (enfin il me semble) mais ça n'est pas pour autant que j'arrive à l'accepter...
Comme tu dis, on ne les changera pas.
Shalima, ça ressemble à un refus de voir que l'on peut faire différemment de ce qu'elle a fait... et faire pas trop mal quand même. Une déni en quelque sorte, oui.
Le Gabian, nous sommes bien sur la même longueur d'onde.
Ma mère était (est) pleine de principes hérités de sa propre mère, de l'époque aussi.
La désapprobation arrive dès qu'elle peut constater une faille dans la vie de ses filles (mais c'est aussi dû à sa personnalité).
Mais tu sais, si j'ai écrit ce billet, c'est finalement plus en référence à mes soeurs.
Moi j'ai suffisamment blindé l'histoire pour qu'elle ne se permette aucune remarque envers moi, même si ce qu'elle dit de mes soeurs m'atteint indirectement...
J'ai de la chance quand même... ses visites ne durent pas plus d'une journée... je pense qu'après plusieurs jours, je piquerais aussi une crise ;).
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