Samedi, j'ai été désignée volontaire pour la corvée "remplissage de réfrigérateur"... Comprenez, je suis allée faire les courses du week end. Et comme nous fêtions le premier anniversaire du petit, il fallait prévoir "tout ce qu'il faut pour recevoir".
Armée de ma longue liste, j'arpentais les travées d'un supermarché pas très grand, mais bien achalandé, mais très certainement affreusement peuplé... bref, un supermarché de samedi après-midi.
J'étais en train de chercher les gâteaux "oursons" que PetitSim m'avait demandés quand je l'ai remarquée.
Deux ans au maximum. Armée de son doudou qu'elle serrait contre elle, la lolette en bouche, elle remontait le flot des clients en répétant doucement "Mama, mama"...
Une adorable petite fille couleur de miel, les cheveux savamment noués.
La voir là dans ce rayon, sans personne avec elle, ça m'a mis la puce à l'oreille. Je l'ai surveillée du coin de l'oeil et quand elle s'est franchement éloignée, toujours seule, répétant sa mélopée "Mama, mama", je n'ai plus eu de doute.
Ce n'était pas encore la panique, juste la recherche de sa maman, mais la petite était bel et bien perdue.
Elle continuait son chemin au milieu des gens, personne ne la remarquait. J'ai filé derrière elle et je l'ai gentiment abordée.
"Viens la puce, on va retrouver ta maman".
"Mama, mama..."
Et je l'ai prise dans mes bras. Docile et confiante, elle s'est laissé faire. Et moi, mon coeur a chaviré.
Porter cette petite enfant perdue m'a complètement retourné l'estomac. En une fraction de seconde, je me suis imaginée à la place de la maman qui perd son enfant, à la place d'un de mes garçonnets perdu. Avouons-le, j'étais submergée par l'émotion.
Rapidement, une démonstratrice qui l'avait remarquée (tout de même!) m'a indiqué une direction d'où elle l'avait vue arriver. J'ai fait trois pas et une jeune femme est arrivée en courant, son soulagement se lisait à la largeur de son sourire... elle avait bien flippé la pauvre.
"Mama, Mama!" La petite lui a tendu ses bras, elles sont parties terminer leurs courses, enlacées et heureuses.
La petite fille ne s'est pas rendu compte de grand chose. Elle n'a perdu sa maman que quelques petites minutes, n'a même pas eu le temps de paniquer. La maman, elle, n'a pas su que sa petite serait maintenant à l'autre bout du supermarché si je ne l'avais pas interceptée...
Mais surtout, personne n'a remarqué que j'étais incapable de parler, que mon sourire était bien crispé et mes yeux remplis de larmes d'émotion.
.
3 comments:
Elle a eu de la chance de tomber sur toi, cette petite louloute, sa mésaventure n'en a pas été une, finalement !
Un jour j'ai perdu mon Wanou, je venais de rentrer en France et n'avais pas l'habitude de ces immenses supermarchés.
J'ai vécu au sens propre ce que c'est que de manquer d'air, littéralement en apnée jusqu'à ce que je remette la main dessus, il avait deux ans et je ne lui ai plus jamais lâché la main après cela.
@Shalima, oui la petite n'a finalement pas vraiment tilté, tant mieux!
@Dom, j'imagine tellement bien... ça rappelle la fois où Tintin est parti avec l'ascenseur... mais sans moi (les portes se sont refermées trop vite).
Post a Comment